Terrasse sur plots : réglementation et DTU à connaître

La construction d’une terrasse sur plots est une solution moderne et efficace, mais elle ne s’improvise pas. Pour garantir la sécurité, la durabilité et la conformité de votre installation, il est impératif de respecter un ensemble de règles techniques et administratives. Au cœur de ces règles se trouve le fameux DTU terrasse sur plots.

Souvent perçu comme une contrainte, cet ensemble de normes est en réalité votre meilleur allié. Il vous protège contre les malfaçons, assure la longévité de votre ouvrage et vous couvre en cas de sinistre. De la pente d’évacuation à l’espacement des lambourdes, en passant par les déclarations en mairie, ce guide complet fait le point sur tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer.

Le DTU 51.4 : la « bible » de la terrasse en bois

Le Document Technique Unifié (DTU) est un document qui établit les règles de l’art pour les travaux du bâtiment en France. Pour ce qui nous concerne, c’est le DTU 51.4 « Platelages Extérieurs en Bois » qui fait foi. Il décrit précisément les bonnes pratiques pour la conception et la mise en œuvre des terrasses en bois, y compris lorsqu’elles sont posées sur plots.

Voici ses prescriptions essentielles :

1. La ventilation sous la terrasse : une obligation vitale Le DTU est formel : une lame d’air doit impérativement circuler sous le platelage. Cet espace entre le sol et le dessous des lames de bois assure une ventilation constante qui empêche l’humidité de stagner. C’est la condition sine qua non pour éviter le pourrissement du bois, l’apparition de champignons et la déformation des lames. La pose sur plots est idéale pour respecter cette règle.
2. La gestion de la pente : l’ennemi de l’eau stagnante Votre terrasse doit présenter une pente minimale de 1% (soit 1 cm par mètre) dans le sens des lames. Cette pente, invisible à l’œil nu, est fondamentale pour que les eaux de pluie s’écoulent correctement et ne stagnent pas sur la surface, protégeant ainsi le bois et la structure.
3. L’espacement de la structure : la clé de la stabilité Le DTU 51.4 donne des indications précises sur l’entraxe (la distance entre les axes) des lambourdes et des plots. Cet espacement dépend de l’essence du bois et de l’épaisseur des lames, mais en règle générale, on retient :

• Entraxe entre les lambourdes : 50 cm maximum.
• Entraxe entre les plots (sur une même lambourde) : entre 50 et 70 cm.

 

Respecter ces distances est crucial pour assurer la rigidité de la terrasse et éviter l’effet de « trampoline » lorsque l’on marche dessus.

4. La visserie : le détail qui change tout Toutes les vis utilisées pour fixer les lames sur les lambourdes doivent être en acier inoxydable (inox). C’est une obligation pour prévenir la corrosion. On utilise de l’inox A2 en situation normale, et de l’inox A4 (plus résistant) en bord de mer ou près d’une piscine.

Les règles d’urbanisme : l’aspect légal

Au-delà de la technique, il y a la loi. Avant de planter le premier plot, un passage à la mairie de votre commune est indispensable pour consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU).

• Terrasse de plain-pied : Si votre terrasse ne présente pas de surélévation significative par rapport au sol naturel, elle est généralement dispensée de toute formalité.
• Déclaration préalable de travaux : Elle est le plus souvent obligatoire si votre terrasse est surélevée et que son emprise au sol est comprise entre 5 m² et 20 m².
• Permis de construire : Il devient nécessaire si l’emprise au sol de votre terrasse surélevée dépasse 20 m².

 

Attention, le PLU peut imposer des contraintes spécifiques sur les matériaux, les couleurs ou les distances à respecter par rapport au voisinage. Un simple renseignement vous évitera bien des tracas.

Pourquoi ce respect des normes est-il si important ?

1. Pour votre sécurité : Une structure bien conçue et bien montée ne s’effondrera pas et résistera aux charges et aux intempéries.
2. Pour la durabilité : Respecter le DTU, c’est mettre toutes les chances de son côté pour que la terrasse dure des décennies sans problème majeur.
3. Pour votre assurance : En cas de sinistre (dégât des eaux, accident…), si un expert constate que l’ouvrage n’a pas été réalisé dans les règles de l’art (conformément au DTU), votre assurance habitation pourrait refuser de couvrir les dommages.

 

En somme, construire une terrasse est un projet où la rigueur est de mise. Le respect des normes n’est pas une option, mais la garantie d’un investissement réussi et pérenne.

Pour aller plus loin et découvrir d’autres aspects essentiels, consultez nos guides sur la réglementation terrasse sur plots.